Le cinéma et la ville de Neuilly, c’est une très longue histoire ! Depuis les débuts du cinématographe, ce sont des dizaines de longs métrages qui ont été tournés à Neuilly-sur-Seine. Avec le temps, se sont adjoints des tournages de clips, publicités et téléfilms…
La ville est aussi le siège du Musée Gaumont, du Village et de maisons de production dédiées. Et la ville de nombreuses personnalités du monde du cinéma…
Carole Bouquet, Sophie Marceau, Christian Clavier, Francis Huster, Lambert Wilson, Jean-Marie Périer, Francis Véber, Guillaume Gallienne, Mathieu Amalric… on ne compte plus les comédiens, réalisateurs et autres personnalités du cinéma qui sont nés ou vivent à Neuilly-sur-Seine.
D’ailleurs, c’est peut-être l’une des raisons pour laquelle les réalisateurs élisent cette commune comme lieu de tournage. Pourtant ce phénomène n’est pas récent, il date même de la toute fin du XIXe siècle et l’apparition du 7ème art.
Le saviez-vous ? L’un des tous premiers films réalisés à Neuilly est étonnamment un western !
Parce que la région parisienne et la Camargue ont été le lieu de prédilection des premiers westerns en France… Le bois de Boulogne, à côté du Jardin d’Acclimatation, a ainsi été le décor de Le Desperado en 1907. Ce western a été écrit, réalisé et interprété par un jeune cinéaste et illustrateur français, Jean Hamman, dit Joë, considéré aujourd’hui comme l’un des créateurs du western français.
Neuilly, un décor de cinéma
Dans un autre genre, mais toujours en costumes d’époque, a été tourné L’Assassinat du duc de Guise en 1908, un film à succès d’alors. Cette reconstitution historique retrace la journée du 23 décembre 1588 au cours de laquelle Henri III fit assassiner son rival dans son château de Blois.
Par ailleurs, ce que l’on a tendance à oublier, c’est que la ville a accueilli ses propres studios de cinéma. Ils sont devenus des lieux de tournage très prisés à cette période pour leurs décors construits de toutes pièces.
Les Studios de Neuilly, créés dès les années 30, ont permis la réalisation de plusieurs chefs d’œuvre du cinéma français jusqu’à leur fermeture à la fin des années 50. C’est ainsi que l’un de nos plus grands spécialistes du thriller, le réalisateur Henri-Georges Clouzot, y a tourné trois de ses films phares : L’assassin habite au 21, Le Corbeau, Quai des Orfèvres.
Julien Duvivier, Georges Lampin, Jean Delannoy, René Clément ou encore Jacques Demy ont eux aussi choisi les Studios de Neuilly pour y monter les décors de certains de leurs films.
L’architecture neuilléenne est très prisée
De plus, c’est aussi pour ses décors naturels que Neuilly a la faveur des réalisateurs. Toute proche de Paris, facile d’accès et pratique grâce à ses larges avenues, cette ville offre des architectures extrêmement variées.
Enfin, allant du style haussmannien au style futuriste dans un cadre à la fois urbain et naturel, Neuilly possède de nombreux atouts pour tous les styles de décors.
Les hôtels particuliers de Neuilly servent également régulièrement de décor à des reconstitutions historiques, comme Le Feu follet en 1963 ou Raspoutine en 1954, interprété par Pierre Brasseur, presque intégralement tourné dans une grande maison de Bagatelle. Tenue de soirée a eu en partie comme écrin l’hôtel Aruro Lopez. Et c’est au sein du Lycée Pasteur qu’ont été tournés des scènes de Scout toujours en 1985 et plus récemment l’un des plus grands succès populaires Neuilly sa mère !
Le Village, la salle emblématique
Située rue de Chézy, cette salle de cinéma-théatre a elle aussi une longue histoire. Si la création d’un lieu de spectacle est envisagée à Neuilly dès la fin du XIXe siècle, le projet ne sera réalisé qu’en 1920.
Appelé Le Chézy jusqu’au milieu des années 70, le cinéma-théâtre est entièrement rénové entre 1992 et 1994. A cette occasion, l’une des deux salles de l’établissement a pris le nom de l’actrice Michèle Morgan née à Neuilly en 1929.
En 2011, la seconde salle est dédiée au comédien Darry Cowl, décédé à Neuilly en 2006. Avec sa façade Art Déco, ce cinéma de quartier est devenu – et reste emblématique. Avec ses deux salles équipées 3D, il a su trouver son public face aux gros labels limitrophes comme UGC la Défense et Porte Maillot.
Le Musée Gaumont, une plongée dans l’histoire
Et Neuilly compte un autre lieu qui met le cinéma à l’honneur, le Musée Gaumont. Ce musée est une mine d’or pour les amoureux du 7ème art.
Depuis sa création, il y a 26 ans, tous les objets liés à Gaumont, la plus ancienne société cinématographique au monde créée en 1895, sont chinés et regroupés. Soit près de quatre cents appareils, une centaine de milliers de photographies, dix mille affiches.
La perle certainement la plus précieuse a été trouvée en 2015. C’est un chronomégaphone, une machine de 1911 qui sert à la fois de projecteur et d’appareil sonore, une première pour l’époque. L’engin a passé près d’un siècle dans un grenier !
Le Musée est aussi un retour sur la vie de Léon Gaumont, le créateur de la marque. En 1911, l’inventeur avant-gardiste va faire construire le Gaumont Palace à Paris. Agrandi, il deviendra la plus grande salle de cinéma au monde en 1931, avec 6 000 places, dont 1 500 places debout.
Cet homme visionnaire, déclare dès 1880, que les images doivent être animées, sonores, en relief et en couleur. Il crée l’entreprise L. Gaumont & Cie en 1895. Parmi les actionnaires, un certain Gustave Eiffel…
Neuilly et le cinéma aujourd’hui encore
C’est sans nul doute grâce à cette riche histoire que le cinéma contemporain continue à aimer Neuilly. La ville accueille régulièrement des tournages de longs-métrages, mais aussi des séquences de téléfilms, de séries TV, de pubs et de clips.
Elle est aussi le siège social de M6 Métropole Télévision et ses sociétés de production et de distribution pour le cinéma et la télévision.
Par ailleurs, une vingtaine de maisons de productions dédiées au cinéma, dont UGC, l’un des plus importants groupes européens d’exploitation cinématographique, le 2ème en France, ou Gaumont, la plus ancienne société cinématographique au monde.
Quelques films de référence tournés à Neuilly
- 1943 : Le Corbeau de Henri-Georges Clouzot
- 1947 : Quai des Orfèvres de Henri-Georges Clouzot
- 1951 : Jeux Interdits de René Clément
- 1980 : Trois hommes à abattre de Jacques Deray
- 1986 : Tenue de soirée de Bertrand Blier
- 1997 : La vérité si je mens de Thomas Gilou
- 2004 : 36 quai des Orfèvres de Olivier Marchal
- 2006 : La doublure de Francis Véber
- 2007 : Dialogue avec mon jardinier de Jean Becker
- 2009 : Neuilly sa mère ! de Gabriel Julien-Lafferière
- 2014 : 3 days to kill de Joseph McGinty Nichol