L’immobilier parisien est-il en berne ? Actuellement, le marché dans la capitale connaît, certes, des changements structurels liés à la situation sanitaire. Mais il reste un des secteurs d’activité de l’économie qui résiste le mieux à la crise.
En Ile-de-France, les ventes immobilières se maintiennent à un niveau important et ont même enregistré une hausse de 1% entre Novembre 2020 et Janvier 2021, par rapport à l’année dernière à la même période.
Un chiffre qui n’est pas si surprenant : aujourd’hui 60 % de Français souhaitent acquérir leur résidence principale ou secondaire. Derrière ce constat, deux tendances.
- D’abord, la pierre conserve son statut d’investissement concret, sûr, et rentable.
- Ensuite l’envie de déménager, dopée par les confinements successifs, soutient également le marché.
Selon une étude de l’Officiel du déménagement, 29 % des Franciliens de 25-34 ans envisagent un déménagement cette année.
Des nouvelles dynamiques transforment le marché de l’immobilier parisien. Le prix des appartements baisse très légèrement dans certains arrondissements, mais augmentent dans les zones limitrophes, et en particulier dans l’Ouest parisien.
L’Agence immobilière Sadone a analysé les grands mouvements de l’immobilier en région parisienne, avec un zoom sur l’ouest de la ville. Quels sont les profils des acheteurs ? Que recherchent-ils ? Où vont-ils ?
Les jeunes-actifs, futurs propriétaires en Ile-de-France
Avec 67 % des 25-34 ans qui souhaitent devenir propriétaires dans les cinq ans à venir, le marché de l’immobilier de la capitale a de beaux jours devant lui. En Ile-de-France, près d’un tiers des jeunes actifs ont pour projet de déménager en 2021, une envie qui a germé pendant les confinements et re-confinements que vient de traverser le pays. L’aspiration à un cadre plus vert, plus calme, mais aussi la possibilité de se rapprocher de sa famille ou d’inscrire ses enfants dans un meilleur établissement scolaire sont les principaux moteurs à ce besoin de changement.
Ces projets de déménagement qui restent à concrétiser sont néanmoins portés par un taux de crédit immobilier très bas de 1,13% en moyenne, égal à celui de décembre 2019, selon les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement.
Ainsi, sur quinze ans, les particuliers auraient désormais la possibilité d’emprunter à un taux de 0,89 % en moyenne. Pour des emprunts sur vingt ans, le taux est de l’ordre de 1%. Et sur une durée de vingt-cinq ans, le taux moyen est de 1,23%.
Malgré la crise économique et sociale, les banques cherchent à améliorer les conditions de recours au crédit des ménages. Elles prêtent désormais sur des durées plus longues qu’auparavant : 231 mois aujourd’hui contre 227 mois il y a un an.
A l’heure actuelle, s’endetter pour investir dans l’immobilier est plus que jamais intéressant. D’ailleurs, selon l’Ifop, 33% des jeunes cadres supérieurs vivant en Ile-de-France ont épargné en 2020 et souhaitent utiliser leur surplus d’épargne pour acquérir un bien immobilier (contre 19% des 50-65 ans).
La nouvelle dynamique du marché immobilier en Ile-de-France profite à l’Ouest parisien
Quels sont les quartiers privilégiés par les Franciliens ? Quels types de biens recherchent-ils ? Au cours des derniers mois, une demande forte pour des appartements ou maisons dans les villes en bordure de Paris est observée. Certains acheteurs quittent la capitale pour se mettre au vert.
Après l’essor des appartements en centre-ville au cours des dernières décennies, les maisons reviennent sur le devant de la scène. Selon les chiffres des Notaires du Grand Paris, les ventes de biens immobiliers ont baissé de 6% à Paris sur un an, à la différence des maisons qui ont enregistré une hausse de 6% en Ile-de-France. Ainsi, 13130 maisons ont été vendues entre novembre 2020 et janvier 2021, et près de la moitié comptent au moins 6 pièces. Logiquement, le prix des maisons a augmenté de 6,9 % en un an sur toute la région mais c’est dans les Hauts-de-Seine que la hausse a été la plus importante (9%).
Boulogne, Neuilly, Asnières : ces villes de l’Ouest parisien profitent de la nouvelle dynamique du marché de l’immobilier en Ile-de-France. Le secteur se distingue des autres banlieues par ses belles maisons, ses grands parcs et sa proximité avec La Défense, quartier d’affaires central de la région parisienne. Il est privilégié par les familles et jeunes actifs aussi pour sa proximité avec les gares, mais également pour la qualité des crèches, écoles et commerces.
Ces villes limitrophes séduisent également pour leur possible valorisation lors de la revente. A Neuilly, par exemple, les prix augmentent de manière constante depuis 20 ans. En y achetant un bien, il est fort probable de bénéficier d’une plus-value lors de la revente éventuelle, quelques années plus tard.
Si à Neuilly-sur-Seine et Levallois-Perret, les prix frôlent ceux de leurs quartiers parisiens voisins, d’autres villes, comme Boulogne-Billancourt ou Asnières-sur-Seine attirent les Franciliens en quête d’un cadre de vie agréable avec des prix plus abordables. Pour le prix d’un appartement en plein centre de Paris, nombreux sont ceux qui quittent la métropole pour acheter un bien immobilier en périphérie mais avec une plus grande surface.
Boulogne, qui connaît un renouveau ces dernières années, a vu ses vieux immeubles remplacés par des logements neufs de très bonne qualité. C’est d’ailleurs l’une des seules villes de l’Ouest parisien où des appartements neufs sont disponibles sur le marché. Et sur la dernière année, 9% des ventes de biens immobiliers à Boulogne ont été des maisons.
Surfaces plus grandes, cadre de vie de qualité, grands espaces verts : nous sommes bien dans l’Ouest parisien. Malgré le contexte économique, il continue d’attirer de nombreux Franciliens.
Oui, la hausse des prix dans la capitale semble s’atténuer depuis fin 2020 mais l’absence de fluctuations fortes démontre également que le marché de l’immobilier sera robuste en 2021.